KAWANISHI
puissance permit de faire passer la charge maximale au
decollage de 31 t a 32,5 t, et la capacite de carburant de 17040 litres a 18 880 litres. En outre, ce modele fut dote de l’armement défensif prevu pour le premier prototype, encore augmente d’une mitrailleuse de 7,7 mm, placee indifferemment a droite ou a gauche du poste de pilotage. Le H8K2 Modele 12 — « Emily » pour les Allies — fut engage en operations au debut de 1943 et remplaca progressivement les H6K pour les missions de reconnaissance maritime. Les derniers appareils de serie (a partir du centieme exemplaire environ), equipes d’un radar ASV pour la detection des navires de surface, combattirent en premiere ligne jusqu’a la capitulation japonaise. ll exista egalement une version de transport, a l’armement reduit (un canon et une mitrailleuse) et amenagee pour emporter soixante-quatre passagers; produite a trente-six exemplaires entre 1943 et 1945 sous l’appellation I-l8K2-L Modele 32 Seiku (Ciel clair), elle fut employee exclusivement par l’aeronau- tique navale. Lorsque furent lancees les premieres etudes du H8K, il etait prevu de doter l’hydravion de ballonnets‘ d’equi- librage retractables, solution qui fut finalement aban- donnee au profit de flotteurs fixes. L’idee fut reprise en 1943 et appliquee ‘a deux prototypes, dont la construc- tion fut achevee l’annee suivante. Propulses par des Mitsubishi Kasei 22, ces appareils, designes H8K3 Mo- dele 22, recurent le meme armement défensif que le modele precedent; mais les verrierés ovoides laterales furent remplacees par des panneaux coulissants -- solution adoptee egalement pour les exemplaires de la serie H8K2 —, tandis que le poste de tir dorsal etait abandonne au profit d’une tourelle retractable. Reequipes en 1945 de Mitsubishi MK4T-B Kasei 25b d’une puissance de 1 825 ch, les prototypes recurent alors 1’appellation HSK4 Modele 23. Mais ni cette version, ni la variante de transport H8K4-L Modele 33 n’atteignirent le stade de la production en serie. A cette epoque, en effet, l’amiraute ayant surtout besoin de chasseurs, Kawanishi recut l’ordre de se consacrer entierement a la construction du N1K2-J Shiden Kai. Construit a pres de cent soixante-dix exemplaires, l’Emily est considere comme l’un des meilleurs hydra- vions de combat de la Seconde Guerre mondiale, avec le Short « Sunderland » et le Consolidated PBY « Catalina ». De l’hydravion d’interception au chasseur terrestre : une conversion réussie C’est en 1940 que le Japon envisagea de developper des hydravions d’interception destines £1 appuyer les troupes amphibies sur les theatres d’operations depour- vus d’aerodromes. C’est a Kawanishi que fut confiee la mise au point de ce type d’appareil. Les specifications du programme 15 Shi, soumises a la firme en sep- tembre 1940, visaient en particulier au remplacement dub Nakajima A6M2-N, version a flotteurs du celebre chasseur Mitsubishi A6M « Zero ». S’inspirant des dernieres recherches technologiques qui s’etaient concretisees avec le EISKI Shiun -- hydravion leger de reconnaissance rapide ne du pro- gramme 14 Shi —, les ingenieurs Toshihara Baba, Shizuo Kikuhara, Hiroyuki Inoue et Jisaburo Adachi concurent un appareil a voilure médiane de profil lami- naire; comme le Shiun, le nouveau modele, dont l’avant-projet fut baptise K-20, devait étre doté d’un moteur Mitsubishi MK4D Kasei 14 de l 460 ch entrai- nant deux helices contrarotatives. Au flotteur central, largable, devaient s’ajouter des ballonnets d’equi1ibrage gonflables et retractables, comme ceux prevus pour le Shiun. Mais les difiicultes auxquelles se heurta la realisation de ce dernier modele conduisirent a son abandon avant meme que le prototype fut acheve. Apres un premier vol, decevant, qui eut lieu le 6 mai 1942, un second prototype, mis au point entre-temps, fut doté cette fois d’un moteur Kasei 13 equipe d’une |
helice tripale classique. Confie pour evaluation 21 la
marine en aofit 1942, cc nouveau modele, quoique difficile a maitriser au décollage, se revela extremement maniable en vol. Son armement defensif (deux canons d’ailes de 20 mm et deux mitrailleuses de 7,7 mm de capot) et ses performances en faisaient un appareil d’une classe pratiquement equivalente a celle du fa- meux A6M2 Reisen. La production en serie du mo- dele fut donc decidee, et les premiers appareils, desi- gnes NlKl Kyofu (Vent puissant) Modele ll, sor- tirent des chaines au printemps I943. Mais la cadence de fabrication ne fut guere rapide et, en decembre 1943, alors que la production s’elevait a quinze exemplaires par mois, il fut decide d’en abandonner la construc- tion. Quand le dernier NI K1 fut livre a la marine impe- riale, en mars 1944, seuls quatre-vingt-dix-sept appa- reils avaient ete produits. A cette date, la situation militaire du Japon avait profondement change, et la plupart des Kyofu furent affectés sur la base de Balik-
papan (Borneo) pour assurer la défense des raflineries de pétrole menacées par les raids des Liberator de la 5th Air Force. Au printemps 1945, ces hydravions -- surnommés « Rex » par les Allies — furent rapatriés et verses a l’Otsu Kokutai, unité basée sur les bords du lac Biwa et chargée de la défense des centres metropo- litains. En décembre 1941, alors que NIKI était en cours de realisation, les performances estimées de cet hydravion d’interception pousserent la firme Kawanishi a envi- sager, a titre privé, le développement d’une version de chasse terrestre. Outre le remplacement du systeme dc flotteurs par un train d’atterrissageiretractable, il fut décidé d’équiper l’appareil du tout nouveau moteur Nakajima Homare, encore en cours d’essais et qui devait développer 2 000 ch. |
Ci-dessus : /est Kawanishi
H8K1 et H8K2 « Emily » comptent parmi /es hydravions de gros tonnage a long rayon d'action les plus réussis de la Seconde Guerre mondiale. Un puissant armament défensif /es rendait particuliérement diff/‘oi/es a abattre (photo Hiroshi Seo). |
Ci-dessous .° techniquement
réussi, mais victime de sa formule. /'hydravion de chasse N1K1 Kyofu (« Rex ») ne possédait pas les qua/ités d’un intercepteur terrestre et affichait des performances inférieures é celles des puissants monomoteurs alliés de 1943 (photo M.B. Passingham). |