Pimene), de 150 kgp. Fouga clecida de l’adapter sur
un nouveau planeur, le CM-8.R9 Cyclope I, mono- place leger a reaction destine a l’acrobatie. Cet appa- reil, extrapolé du Sylphe et possedant des ailes plus courtes, vola pour la premiere fois le 31 aout 1951, pilote par Bourrieau. Fouga le proposa ofificiellement comme avion d’entra’1‘nement a reaction, mais sans résultat. Toutes ces realisations etaient menees, aussi bien chez Fouga que chez Turbomeca, a titre prive et sans aucune aide de l’Etat. C’est un peu plus tard que les services officiels, en l’occurrence le STAe, s’interesserent a un projet de Szydlowski qui pensait pouvoir fournir un reacteur de 400 kgp pour permettre aux avions Leduc de décoller par leurs propres moyens. Le Service technique passa donc des contrats de developpement avec Turbo- meca pour un moteur, et avec Fouga pour un appareil destine £1 experimenter ce moteur. Profitant de l’expe- rience du Cyclope, et afin de ne pas perdre d’argent et de temps a etudier un nouveau prototype, Castello eut l’idee d’accoupler deux cellules de Cyclope. Les ailes interieures, rognées, laissaient la place a un court plan central tandis qu’etaient conserves les ailes exte- rieures et les empennages. La rigidite de l’ensemble etait assuree par une poutre reliant les deux empen- nages au niveau de la pointe arriére de fuselage. La conjugaison des commandes des deux « papillons» passait par cette poutre. Chaque fuselage possedait une roue monotrace principale et une roulette de nez. Les commandes des deux postes de pilotage etaient conjuguees. Designe CM-88.R Gemeaux I, cet etrange appareil etait propulse par les deux Pimene montes d’origine sur les Cyclope. Le premier vol eut lieu le 6 mars 1951, avec Leon Bourrieau agauche, comme pilote d’essai, et Pierre Mauboussin a droite. Devant le succes des essais, un second appareil fut mis en chantier, afin de recevoir le dernier-ne des reacteurs Turbomeca : le Marbore l. L’appareil, desi- gne CM-88.R Gemeaux II, portait son unique reacteur sur le plan central, entre les deux fuselages. Le premier vol eut lieu £1 Aire-sur-Adour le 16 juin suivant. Cette date fut le point de depart d’une << carriere » fabuleuse pour ce reacteur, qui sera construit, dans plusieurs versions, a plus de 10 000 exemplaires. Poussant plus avant leurs essais, les ingenieurs de chez Fouga construisirent le CM-88.R Gemeaux III, biplace utilisant la cellule du Gemeaux II mais dote d’un Marbore ll, plus puissant. ll vola le 24 aofit 1951 et fut suivi du Gemeaux IV, propulse par le nouveau reacteur Aspin l, qui prit l’air le 6 novembre de la Autre développement
du Magister, Ie CM-191, produit en coopération par Potez en France et Heinkel en République fédérale d’AIlemagne, était un quadriplace équipé de deux Turbomeca Marboré VI. L’avion, qui vola pour la premiére fois en mars 1962, était destiné au marché civil (photo GIFAS). |
meme annee. Une serie de quatre CM-8.R13 Sylphe III
(reacteur Pimene) fut lancee en janvier 1952. Un pla- neur de performances plus classique, le CM-71, derive du CM-7, vola en fevrier 1952, mais s’ecrasa peu apres, tandis que. la societe fabriquait aussi sous licence quatorze planeurs biplaces d’ecole Caudron C-80]. Peu apres naquit le CM-8.583 Midjet, avion de record et de competition construit £1 huit exemplaires et dote d’un reacteur Palas. Le premier prototype vola le 30 mai 1952. Enfin, le Gemeau V, derniere realisation avant l’aboutissement de la formule, utilisait a nouveau la cellule du Gemeaux II, mais etait propulse par un Turbomeca Aspin II. II elfectua son premier vol le 21 juin suivant. L’aboutissement de la formule, ce fut le Fouga CM-l70.R « Magister», premier biplace leger d’en- trainement a reaction construit dans le monde, concu pour assurer la formation integrale des pilotes de chasse, depuis le debut jusqu’a un stade avance de perfectionnement. Entierement metallique, l’appareil beneficiait d’une aerodynamique tres etudiee, et ses deux reacteurs Marbore de 400 kgp chacun lui confe- raient une vitesse de 650 km/h, une autonomie de 1 000 km et un plafond de 10 000 m. Le premier vol eut lieu a Mont-de-Marsan le 23 juillet 1952. L’avion etait pilote par Bourrieau, qui, avec Jacques Grangette, devait assurer la mise au point du Magister jusqu’a la premiere commande francaise. Passee le 13 janvier 1954 et portant sur cent appareils, celle-ci n’etait que le prelude a un grand succes international. L’Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, le Cambodge, le Congo, le Maroc, le Liban furent les premiers clients du Magister, que l’Allemagne (188 appareils), la Finlande (52 appareils) et Israel (68 appareils) produisirent aussi sous licence. Devant l’afl‘lux des commandes, une usine fut creee ‘a Toulouse-Blagnac. Au total, dix-sept pays utiliserent les 929 Magister construits (dans ce chiffre sont inclus les trente CM-175 Zéphyr, version destinée a la Marine francaise). La production ne cessa qu’en 1969. Une version équipée de deux réacteurs Turbomeca Gabizo de 1 100 kgp chacun, le Fouga CM-171 « Makalu », vola le 5 novembre 1956. Une version quadriplace fut étudiée en cooperation avec Heinkel, le CM-191, avec deux réacteurs Marboré VI, qui effectua son premier vol le 19 mars 1962. Enfin, un modele surmotorisé apparut le 8 juin 1964, le CM-173 Super-Magister, propulsé par deux Marboré IV de 480 kgp chacun. Ce type de Magister équipa la Patrouille de France. Toutefois, en octobre 1956, la société Air Fouga, créée pour exploiter les établissements Fouga de Tou- louse, dut faire face a des diflicultés administratives. Les établissements Henry-Potez racheterent alors la majorité des parts, et, le 16 mai 1958, la nouvelle société devenait Potez-Air Fouga. Le 19" juillet, Pierre Mauboussin en était nommé directeur technique. En I960, complétement intégré a Potez, Mauboussin prit le poste de directeur du département Avions a Paris. ll ne prit sa retraite qu’en 1967, lorsque Potez - Air Fouga fut intégré a Sud-Aviation. Ces nombreux changements de structures nuisirent au bon develop- pement de la formule Magister, qui n’évo1ua plus. Mais l’appareil avait acquis une renommée interna- tionale justifiée, et les Fouga « Magister » ne sont pas encore pres de disparaitre de nos cieux. Actuellement, ils sont réparés et révisés dans les installations de la Sogerma, 21 Bordeaux. C’est seulement en 1978 que l’on vit apparaitre le successeur du Fouga « Magister», le Fouga 90, développé par la société Aérospatiale. Le prototype (F-WZJB), piloté par Robert Briot, effectua son premier vol le 20 aofit 1978 a Saint-Nazaire, propulsé par deux réacteurs a double flux Turbomeca Ast- fan I] G, de 707 kgp chacun. Cet appareil, qui poursuit actuellement ses essais, est bien dans la ligne du presti- gieux passe d’une firme qui a disparu depuis pres de vingt ans, mais £1 laquelle il doit son nom... |