LES HYDRAVIONS
D'UN EMPIRE
De 1930 à 1945, Ies établissements Kawanishi
dotérent Ia marine impérialejaponaise de la plupart
de ses hydravions et de ses principaux amphibies
Créée en novembre 1928, la firme Kawanishi Kokuki
Kabushiki Kaisha reprit a son compte les activités aéronautiques des usines Kawanishi de Kobé. Ces établissements, spécialisés dans la fabrication de machines-outils, avaient mis sur pied en 1920 un département Aviation qui, sous la direction de 1’ingé- nieur Eiji Sekiguchi, produisit toute une série d’hydra- vions destinés aux liaisons postales et commerciales a travers le Japon. Vers la fin des années vingt, les établis- sements Kawanishi abandonnerent leur vocation pre- miere d’avionneur civil pour se consacrer exclusive- ment a la construction d’appareils destinés a équiper les forces aéronavales japonaises. Achevés en 1930, les ateliers ultra-modernes de Kawanishi a Naruo débuterent leur activité avec la fabrication sous licence d’hydravions britanniques Short. En quelques années, l’expérience acquise dans Ce domaine permit a la firme de se lancer dans la pro- duction de ses propres modeles. C’est ainsi que se forgea, a partir du milieu des années trente, le renom d’une société qui, pendant plus de dix ans, allait étre le principal fournisseur en hydravions et en amphibies de la marine nippone. Premiers contrats navals En mars 1932, en réponse a une specification émise quelques mois plus tot par la marine nippone, Kawa- nishi entreprit, en concurrence age Aichi, de develop- per un hydravion triplace a deux flotteurs destiné a la reconnaissance lointaine. Sous la direction de Eiji Sekiguchi, le bureau d’études mit au point en moins d’un an le premier prototype, désigné E7K1 dans la marine impériale. L’appareil effectua son premier vol le 6 février 1933; i1 s’agissait d’un biplan a deux flotteurs propulsé par un moteur Hiro 91 de 500 ch en ligne entrainant une hélice bipale en bois. Son armement défensif comprenait une mitrail- leuse fixe type 92 de 7,7 mm a l’avant et deux armes identiques, mobiles, a l’arriere. Des rateliers d’ailes lui permettaient d’emporter quatre bombes de 30 kg ou deux bombes de 60 kg. L’équipage, compose de trois hommes, était réparti en tandem dans des cockpits ouverts et indépendants. En mai 1933, le prototype ayant terminé son pro- gramme d’essais constructeur, fut confié pour évalua- tion opérationnelle a la marine et oppose a son concurrent, 1’Aichi AB-6. Malgré ses qualités, le E7K1 ne fit l’objet d’aucune commande. C’est seule- ment en mai 1934 que l’amirauté japonaise, qui entre- temps avait recu un second prototype, se décida a lancer la production en série de 1’hydravion, sous Pappellation Type 94 E.7K1 Modéle 1. Construit a quelque cent quatre-vingts exemplaires, l’appareil, trés apprécié de ses équipages pour sa maniabilité et sa robustesse, fut essentiellement utilisé pour des missions de patrouille maritime a partir de porte-avions ou de bases cotieres. Devant le succes remporté par le premier modéle, la marine japonaise ne tarda pas a s’intéresser a la version E7K2, dotée d’un moteur Mitsubishi Zuisei 1] en étoile de 870 ch, dont le prototype vola en aofit 1938; la construction en série démarra en novembre, sous l’appe1lation Type 94 E710 Modéle 2 (puis Modéle 12). |
Quand les Etats-Unis declarerent la guerre au Japon,
les E7K1 avaient ete relegues a des taches d’entraine- ment, mais les E7K2, malgre leurs performances depassees, resterent en premiere Iigne jusque dans les premiers mois de 1943. Utilises d’abord comme escor- teurs de navires, comme appareils de reconnaissance et de lutte anti-sous-marine, ils furent progressivement cantonnes dans des missions de liaison ou d’entrai- nement. La lignée des hydravions géants Au debut de 1933, dans le cadre du programme 8 Shi, l’amiraute soumit aux etablissements Kawanishi une serie de specifications visant a la mise au point d’un amphibie geant destine a des missions de reconnais- sance lointaine. Apres six mois d’études menees en soufflerie et sur plan d’eau, la firme soumettait aux services de la marine deux projets d’appareils, le Type Q, quadrimoteur, et le Type R, trimoteur. Mais aucun de ces deux modeles ne fut agree par l’amiraute qui, l’annee suivante, dans le cadre du programme 9 Shi, reclama la mise au point d’un appareil dont les performances fussent au moins egales a celles de l’amphibie Sikorsky S-42 americain, qui avait une vitesse de croisiere de 220 km/h et qui possedait une autonomie de 4 600 km. |