ments du nord et du nord-est de la France. L’elan est
donne, la preuve est faite que l’avion au service de la paix peut accelerer et faciliter les communications, mais a quel prix? Un service ofliciel charge, sous la direction du lieutenant-colonel Leclerc, de preparer la creation des lignes aeriennes civiles, assure, durant quelques mois seulement, cinq liaisons entre Paris et Bordeaux, Londres, Strasbourg et Mulhouse, afin d’etudier les conditions reelles d’exploitation des transports aeriens reguliers et d’en chiffrer le prix de revient. L’Armistice libere plusieurs milliers d’appareils, ainsi que des centaines de pilotes et de mecaniciens : toutes les conditions sont reunies pour que se developpe rapide- ment ce nouveau moyen de locomotion. La premiere floraison Face a cet effort officiel methodique, on assiste des le debut de 1919 a la naissance de plusieurs compagnies privees, dont certaines n’auront qu’une courte vie. a Ainsi la societe des Transports aeriens du Sud-Ouest (TASO), fondee par les casinos de Bayonne pour relancer l’activite touristique de cette ville, ne dure que huit mois. Son materiel et ses installations sont repris, en janvier 1920, par la Compagnie franco-bilbaine, dirigee par Marcel Gindner, dont l’objectif est d’etablir une liaison aerienne entre Bayonne, Bilbao et Santan- |
der. Ses appareils —-— deux hydravions Tellier T-3 et un
Levy T-4 a coque, ainsi qu’un Farman F.4O a flot- teurs — elfectuent quelques voyages jusqu’a ce qu’elle disparaisse, en 1921, faute de moyens financiers. Toujours dans le Midi, un ancien clerc de notaire, Ernoult, crée la société Aérotransports du Midi-Sud- Ouest et, grace a des pilotes qui deviendront illustres : Barbot, Carretier, Codos, Costes, ouvre le 10 janvier 1920 une ligne Bordeaux-Toulouse prolongée, le 14 juin, de Toulouse a Montpellier. Ses monomoteurs Salmson 2 modifies en triplaces assurent tant bien que mal leur service quatre fois par semaine. En 192], la société commande méme a Emile Dewoitine l’étude d’un bimoteur de transport destinépp a une future ligne Bordeaux-Nice, qui ne verra jamais lejour, la compa- gnie Aérotransports et sa filiale Aéro-Publicité cessant toute activité en mai 1922. D’autres sociétés ont néanmoins, a la méme époque, un sort plus enviable. La Compagnie générale trans- aérienne (CGT), dont la naissance datait du 25 mars 1909, et qui n’avait pas été dissoute a la déclaration de guerre, reprend son activité sous la direction de M. Amand. En pleine greve des postes, cette emanation de la société Nieuport inaugure, le 25 aofit 1919, le premier service postal aérien Paris-Londres, officiel- lement concédé par l’administration des PTT. Cinq Nieuport 28 C1, modifiés pour pouvoir fiotter en cas |