INGÉNIEUR ET
AERODYNAMICIEN
Theodore von Karman : de la voilure tournante aux missiles,
son oeuvre scientifique servit le progres aérospatial
pendant plus d’un demi-siecle
son oeuvre scientifique servit le progres aérospatial
pendant plus d’un demi-siecle
Parmi les personnages qui ont joué un role prepon-
dérant dans l’histoire de l’aviation, Theodore von Karman est l’un des plus remarquables; constructeur d’avant-garde, ce savant émérite, né a Budapest le 11 mai 1881, a laisse une empreinte profonde dans les domaines les plus divers de la recherche et de la cons- truction aéronautiques. C’est a Paris, en 1906, que cet ingénieur diplomé de 1’Université technique royale de Budapest, eut son premier contact avec l’aviation. Une journaliste francaise le convainquit en effet de 1’accompagner a Issy-les-Moulineaux, ou elle voulait assister a l’une des toutes premieres tentatives de vol, de Santos- Dumont ou de Delagrange, on ne sait trop. Ce qui est certain, en revanche, c’est que cet événement décida de l’avenir de Karman, qui, apresavoir passe brillam- ment le diplome de la célebre université de Gottingen sous la direction du physicien Max Born, s’orienta définitivement vers l’aéronautique. Nommé professeur a l’éco1e polytechnique d’Aix-la- Chapelle en 1912 (i1 n’avait que trente et un ans), il y fonda un institut aéronautique qui, comme celui que dirigeait Prandtl a l’université de Gottingen, fit rapide- ment autorité en la matiere. Expérimentations de voilures tournantes Quand éclata la Premiere Guerre mondiale, Karman dut, sans grand enthousiasme, regagner sa patrie, ou il fut nommé directeur des recherches de l’aviation mili- taire austro-hongroise et, en cette qualité, s’intéressa a l’une des questions qui passionnaient alors le monde de 1’aéronautique : la mise au point d’un hélicoptere. Des 1907, les Francais Cornu et Richet (ce dernier avec l’appui de Louis Breguet) avaient réussi a faire se soulever de «terre, avec homme a bord, leurs complexes engins a voilure tournante. Il s’agissait d’ailleurs plus de bonds tres brefs que de vols a proprement parler. L’hélicoptere auquel Karman travailla en compagnie de son assistant Zurovec et de von Petroczy, qui comman- |
dait l’école de pilotage militaire de Wiener-Neustadt,
était une machine beaucoup plus avancée, conque pour Pobservation aérienne. En réalité, cc nouvel engin volant ne méritait pas tout £1 fait le nom d’hélicoptére, car sa sustentation était assurée par des hélices (tournant autour d’axes verticaux) dépourvues de tout systéme de contréle de pas cyclique et collectif, selon le schéma qui caractérise aujourd’hui de telles plates-formes volantes. L’engin |
Karman, photographié au
cours d'un séminaire de I'Advisory Group for Aeronautical Research and Development (AGARD), qu'iI présida 5! Monaco en avril 1956, sur /e theme des recherches allemandes dans Ie domaine balistique (photo Pub/ifoto). |
Karman, photographié au
cours d'un séminaire de I'Advisory Group for Aeronautical Research and Development (AGARD), qu'iI présida 5! Monaco en avril 1956, sur /e theme des recherches allemandes dans Ie domaine balistique (photo Pub/ifoto). |